Ma rencontre avec Jean-Pierre Charbonnier, ou plutôt nos retrouvailles inattendues 20 ans après notre
collaboration dans la presse musicale, à la création du magazine "Hard Force", ce sont révélés singulières.

      J'avais suivi de loin son travail d'illustrateur renommé, ses affiches pour l'Olympia, ses travaux graphiques
pour de grands musiciens. Cet artiste autodidacte s'était depuis longtemps imposé par son caractère
exigeant, ses oeuvres minutieuses et, à mes yeux, n'avait plus rien à prouver dans son domaine de
prédilection.

      Les grands noms de la musique folk-rock-blues-jazz avaient su discerner rapidement son talent figuratif
dans la droite ligne d'un Norman Rockwell, d'une tradition américaine qu'il a su adapter sans le plagier.
Compositions complexes, scènes imbriquées subtilement et qui dégagent une puissance évocatrice toute
cinématographique.

      Cette rencontre n'a pas été une mince affaire. Chacun a le droit de rêver à son quart d'heure de gloire
médiatique. Lui ne pense qu'à son quart d'heure de tranquilité. Qu'il essaye de prolonger à l'infini pour
désormais se consacrer pleinement et uniquement à sa peinture.

      Je l'avais déjà croisé plusieurs fois dans une autre vie partagée entre musique et peinture. Epoque ou il
évoluait en parfaite concordance avec ses aspirations du moment.
Conjonction de quintes bémols avec une peinture méticuleuse capable d'échappées elliptiques.
Rapidement, ses premières toiles suscitèrent la bienveillance des marchands d'art. Une série de toiles vit le
jour. L'amorce d'une oeuvre figurative juxtaposant un univers de femmes sensuelles, flirtant avec un
érotisme merveilleusement maitrisé, dans un méandre abstrait.
Une remarquable combinaison picturale dotée d'une envergure émotionnelle.

      Tout le précepte des grands peintres est présent chez cet artiste, et l'acquisition de toile par des artistes
du petit et grand écran comme, Pascal Légitimus, pour ne citer que cet illustre inconnu notoire. Favorise
pleinement son ascension.

                                                                                                                                                                                  Serge Lamet

Photo: V. Thomas